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Harcèlement scolaire et les boucs émissaires

Le suicide d’un jeune élève suite à un harcèlement scolaire est un drame qui révolte légitimement la société française. En 2019, le Président de la République avait annoncé agir contre ce phénomène de harcèlement scolaire. Le traitement de ce drame par le gouvernement est troublant.

Le ministre de l’Éducation nationale vient de convoquer les recteurs pour tracer les réponses faites aux parents dans les situations similaires. La démarche dérange, en tant qu’il y a là une absence de responsabilité du gouvernement vis-à-vis de l’action de ses services, a fortiori de son action depuis 2017. Faute de résultat, on désigne un coupable : l’administration. Il y a là un phénomène de bouc émissaire malsain, d’autant que l’on est face au harcèlement scolaire.

Qu’est-ce que le harcèlement scolaire ? C’est un phénomène à travers lequel des adolescents se forgent leur identité sociale par la stigmatisation d’un élève. L’ostracisation de la victime forge le groupe. Ce phénomène est amplifié par les outils digitaux, mais son origine est antérieure et remonte depuis que l’espèce humaine vit en clan.

Ce moment médiatique m’amène deux réflexions.

Lutter contre le harcèlement scolaire met en œuvre autant les sciences de l’éducation que la sociologie, l’anthropologie et a minima le droit. On ne peut néanmoins s’empêcher de faire le lien avec la baisse du niveau éducatif ; baisse objectivée par les rapports PISA, le dernier rapport de l’OCDE et nombre de tests internationaux depuis plus de 20 ans. Un objectif d’excellence scolaire, par la transmission du savoir, la valorisation de la lecture et de l’effort mental serait un point de départ pour une ambition d’éducation à la vie en société. Ce serait déjà une réponse face à la grande garderie que sont devenus les collèges et Lycées français.

Deuxième réflexion, c’est l’absence de travail du gouvernement, et par ricochet de l’État.

Comme pour la justice, un problème complexe nécessite la mise en action coordonnée d’acteurs différents, cela demande de conjuguer différentes approches, de mettre en mouvement et en relation des acteurs responsables dans leur secteur d’activité. Comme la Justice, l’Éducation nationale ne prend que mal en compte le drame vécu par les victimes. Il y à là sans doute un enseignement fort à intégrer dans les actions de l’État, une prise de conscience auquel doit ce drame doit servir.

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