Autorité parentale : à quand la modernisation ?
Emmanuel Macron a fait la proposition d’un devoir de visite pour placer l’éducation les enfants de couples divorcés sous les auspices des 2 géniteurs. J’ai détaillé combien cette mesure relevait d’une pensée très rétrograde, qualifiée même de patriarcale par nombre de commentateurs. La question de l’éducation des mineurs est toutefois ouverte et tout reste à faire.
Une séparation, un divorce, se traduit en conflits entre époux, qui impactent aussi les enfants du couple. Ainsi, les enfants s’inscrivent dans un nouveau schéma : familles monoparentales, familles recomposées…
Ce sont des millions de couples recomposés dans lesquels se pose le statut d’un nouvel acteur au sein de la famille : le beau- parent. En France, au quotidien, ce sont 12 millions d’adultes qui sont privés de toute autorité sur 6 millions de mineurs.
Les aléas de la vie d’un couple, qu’il soit formellement reconnu par un mariage, un pacs ou qu’il soit plus informel, laissent ainsi le beau-parent sans aucune autorité parentale et tout rôle.
Dans la réalité, aller chercher un enfant à l’école, l’accompagner dans son suivi de soins médicaux ou de situation médicale d’urgence, signer un billet d’absence… sont autant de cas concrets dans lesquels le beau-parent est tout à la fois invisible vis-à-vis des enfants de son conjoint, de sa compagne ou de son compagnon, et irresponsable vis-à-vis des institutions.
Quand Emmanuel Macron se fait le héraut de l’autorité à l’ancienne, il y aurait là une novation disruptive à creuser, une proposition pour adapter le cadre juridique à la vie moderne. Quelle logique y a-t-il à imposer au père biologique un devoir de visite quand il n’a jamais eu de relations avec ses enfants, qu’il ne veut manifestement pas en avoir, lorsqu’il ne paye pas sa contribution à l’entretien et l’éducation, voire, lorsqu’il est dangereux pour son ex-compagne et ses enfants ?